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J’ai eu la chance d’assister hier au lancement des Journées Transmédia des Rendez-vous du cinéma québécois, un échange entre professionnels que je crois nécessaire vu l’importance que prend la production de documentaires Web au Québec. Ces rencontres ont commencé par une courte conférence d’une demi-heure de la part d’Alexandre Brachet, un pionnier avec sa compagnie Upian du documentaire Web. C’était l’occasion d’entendre ce créateur et de poser certaines questions essentielles entourant la création de ce type de projets.

Là où je suis particulièrement conquis par ce format c’est qu’il fonctionne à la fois sur les touchbooks (pour un premier visionnage) mais également sur un ordinateur (pour l’accès au bonus et la participation aux discussions). La formule magique semble donc avoir été trouvée : un document vidéo chapitré + des contenus additionnels + une interface minimaliste + des espaces d’interactions sociales.

Prison Valley is made up of a linear 59-minute film, which was aired on television channel Arte (who co-produced the documentary) on 12 June, 2010. But besides this, web users can view extra footage, interviews and statistics online.The documentary uses many of the possibilities provided by the Internet, including photography, text, audio, video and infographics. Viewers can explore the content using a navigation system similar to a video game.

Il existe un territoire où Arte n'a jamais ronronné, où elle continue même de jouer les pionnières : Internet, investi très tôt par la chaîne (son site Web bilingue existe depuis 1996). D'abord destiné à accompagner les programmes télévisés, le site n'a pas tardé à s'émanciper de l'antenne, développant notamment dès 2002 une exigeante webradio (Arte Radio), mettant à disposition des internautes une profusion de spectacles vivants (sur Arte Live Web) et expérimentant d'ambitieuses productions webdocumentaires (Gaza-Sderot, Havana-Miami, Prison Valley), admirées bien au-delà des frontières européennes. Loin de se reposer sur ses lauriers, Arte.tv proposera en novembre sa première webfiction interactive, Addict(s), ainsi qu'Arte Creative, une plate-forme dédiée à la création visuelle qui aspire à repérer et à faire émerger de nouveaux talents.

Prison Valley de Philippe Brault et David Dufresne aura bel et bien marqué un tournant dans l’histoire de cette nouvelle forme de récit qu’est le webdocumentaire.

Un documentaire diffusé à la télé, un webdoc sur Internet, un blog, plus l’utilisation de Twitter et de Facebook, Prison Valley est devenu l’exemple type de ce qui est désigné aujourd’hui sous le terme de transmédia. Il s’agit, en première approche, de l’utilisation de différentes plates-formes ou supports de diffusion, en utilisant les possibilités spécifiques de chacune pour réaliser un ensemble cohérent, pouvant toucher ainsi une gamme plus étendue de spectateurs (on devrait dire d’utilisateurs), mais aussi créant des significations nouvelles, ou des moyens nouveaux de compréhension de la réalité, en croisant les infos, en opérant des rebondissements entre elles, des complémentarités, voire pourquoi pas aussi des oppositions ou des débats.

Quand le documentaire se fait hybride : à la croisée des chemins entre un film, un album photo et un site web, cela donne « Prison Valley » de David Dufresne et Philippe Braut.

Deux jours seulement après la sortie du documentaire Prison Valley dont il est co-auteur, Philippe Brault, fatigué mais heureux, a accepté de répondre à nos questions. Nous sommes fier d’inaugurer avec lui “AUTEUR”, une série d’interviews de ceux qui imaginent les meilleurs contenus multimédia d’information et de découverte.

10,000 Words rarely features individual projects (the tradition has been to show several projects incorporating a specific technology), but Prison Valley is such a unique and fascinating piece of digital journalism that it merits its own post.

Interview de Philippe Brault - C'est l'histoire d'un coin reculé de 36000 âmes et 13 prisons, une ville-prison dans le Colorado aux États-Unis, où "même ceux qui vivent dehors vivent dedans". Ce webdocumentaire de David Dufresne et Philippe Brault est une production interactive qui avec son forum donne lieu à des discussions avec thématiques auxquelles participent certaines institutions publiques (ministère de la Justice...)

Prison Valley en est un exemple, et il n’a rien d’un cas particulier. Son montage financier est un funambulisme d’argent public très bien investi (Arte.tv) et de risque privé couillu par désir (Upian, Dufresne, Brault & tout leur générique). Il représente bien un modèle pour tous les médias aujourd’hui et hier, quelles que soient les sommes engagées. Car l’économie journalistique est bien un funambulisme.

Les médias classiques ou nouveaux (Twitter notamment) saluent la sortie de Prison Valley (une production Arte qui bénéficie de quelques moyens de réalisation et de promotion) comme une étape déterminante pour le renouveau du documentaire à l’ère du numérique.

Que dire de plus? Qu’il n’y a pas de hasard. On retrouve une belle brochette “d’usual suspects” croisés depuis des années dans la vraie vie ou sur les réseaux.

Dés que vous aurez le temps, si vous ne l’avez pas encore fait, prenez un moment pour regarder « Prison Valley », un superbe webdocumentaire de David Dufresne & Philippe Brault, consacré à l’industrie carcérale aux Etats-Unis et diffusé sur le site web d’Arte (il y a aussi le blog dédié au reportage).

Et pourtant, l’excellent Prison Valley, web doc diffusé récemment sur le site d’Arte, pourrait lui donner raison. Personnellement, j’ai été happé pendant plusieurs heures par ce reportage d’un nouveau genre. Traitant pourtant d’un sujet aride (l’industrie carcérale américaine), Prison_valley2 Prison Valley fascine

Prison Valley, a documentary by David Dufresne & Philippe Brault, is a haunting view of a one of America’s greatest distopias.

Prison Valley & Tron. Blogschau 109. Deutsche Welle. #W@RK

A noter aussi la présentation de l’incontournable Prison Valley par -le non moins incontournable- Alexandre Brachet (voir itw audio ci-dessous) et les interventions de Joël Ronez du pôle Web d’Arte et des représentants du CNC, deux acteurs importants très impliqués dans la production de webdocs.

Folks in Fremont County were flattered last summer when an international film crew came to town. Now they're not so psyched about what became of their interviews — a scathing Web documentary depicting a morally bankrupt and psychologically whacked community exploiting mass incarceration.

Si vous avez un peu de temps libre devant vous, je vous conseille impérativement de faire un petit tour dans l'enfer interactif de Prison Valley. Oui, dit ainsi, rien de très séduisant ou attractif dans cette escapade d'un nouveau genre. Pourtant ce voyage en terre inconnue ou plus exactement dans le fin fond de l'Amérique profonde est une véritable plongée dans un monde qu'ici-bas, dans notre hexagone, on s'imagine mort depuis belle lurette.

Last week I highlighted the extremely innovative French interactive documentary “Prison Valley.” I was so impressed with the end product that I had to learn more. My amazing Spanish editor Andrea Ballocchi also speaks French (how convenient!) so she conducted an email interview in French with writer-director David Dufresne. After reading the English translation, I am extremely excited to share his behind the scenes account with you all.

Certes, la merveille est chiquissime, un rêve de production (à des prix de rêve, soit dit en passant, 230 000 euros le bout), léchée, intelligente, pleine de forme, de fond et d'invention, signée par des cadors... Forcément, nous, journalistes en mal de sophistication, de temps, de sens et de reconnaissance, on aime. Mais est-ce notre métier, l'autoséduction?

The European film scene and fans of multimedia journalism are buzzing about a new interactive web documentary that focuses on Colorado as ground-zero of the U.S. prison system and the alleged industrial complex it supports.

If you're looking for what may become the next big shockumentary, here it: Prison Valley, directed by David Dufresne and Philippe Brault and produced by Alexandre Brachet, the group who also brought us the critically acclaimed Gaza/Sderot. Certainly not for the weak at heart or mind, the much-anticipated film (at least in certain circles) is sure to make a stir and cause long-term trouble for the blooming American prison industry. It's slogan could be: One town, thirteen prisons. Terrible but true.

Attention, objet logiciel non identifié. Le webdocumentaire est un genre d'écriture multimédia à part entière. David Dufresne et Philippe Brault, les deux auteurs de Prison Valley ont utilisé tous les ressorts de l'Internet pour réaliser leur travail d'investigation dans l'industrie pénitentiaire au coeur du Colorado, dans une vallée qui recense 13 prisons pour 36.000 habitants. L'application du même nom est une expérience à vivre.