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Les Emirats Arabes Unis témoignent d'une frénésie pour les symboles de la culture française, illimitée Après le Louvre et la Sorbonne, leurs deux plus belles prises, les Emirats Arabes Unis, qui avaient déjà inscrit à leur carnet de chasse une école de mode parisienne, viennent de s'approprier un nouveau label "made in France" à travers la signature officielle d'un contrat avec "Art Paris", la foire d'art moderne, rivale discrète de la Fiac, pour l'organisation prochainement d'un salon d'oeuvres contemporaines à Abou Dhabi. La dépêche de l'agence Emirates News Agency est tombée samedi à la mi-journée mais le site officielle de cette expo, prévue du 26 au 29 novembre 2007, est déjà en ligne depuis quelques semaines. Il ne manquait qu'une formalité, deux signatures en bas d'un papier, c'est chose faite.

Je reviens ce matin sur l'épisode du Louvre à Abou Dhabi (voir l'article) qui agite le microcosme culturel parisien car je lis de plus en plus dans la presse arabe, un peu lente à la détente dans cette affaire, des opinions qui expriment la peine de leurs auteurs ou avouent leur incompréhension. L'idée qui revient le plus souvent, maquée par la complainte des trois sentinelles de l'art (1) signataire de l'article du Monde se demandant si ce n'est pas cela «vendre son âme» que d'exporter le Louvre dans le désert, est de dire, en réaction, «avons-nous besoin d'acheter une âme française, ne devrions-nous pas cultiver plutôt notre propre âme, arabe?» (2). Aux Arabes, je réponds, que si tous les musées de la terre n'avaient pour ambition que de mettre en valeur l'«âme» de leur pays, le monde serait triste et cloisonné. Il n'y pas de culture hermétique, les deux mots sont antinomiques. Quant aux vigies de l'art et du Louvre réunis, faut-il leur rappeler que l'histoire de l'art est jalonnée de mécènes, plus soucieux du prestige d'accoler leur nom à une oeuvre qu'à sa finalité, pour s'offusquer aujourd'hui de la démarche des Emirats Arabes Uni