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A Jakarta, un nouveau métier est en plein expansion: joker de voiture. Les autorités indonésiennes, à l'image de Bertrand Delanoë à Paris, veulent lutter par tous les moyens contre la présence automobile dans leur capitale et ont trouvé, parmi les moyens coercitifs, l'idée de la forte amende infligée à tout véhicule privé qui transporte moins de trois passagers aux heures de pointes. C'est le principe honorable du co-voiturage, simple sur le papier, pernicieux dans les faits. Car le système a secrété une solution pour contrer l'interdit: les automobilistes argentés proposent à des hommes désoeuvrés postés sur les grands carrefours une certaine somme pour qu'ils les accompagnent jusqu'à leur destination. Le joker, celui qui monte dans le véhicule pour faire nombre, reviendra à son point de départ à pinces ou en transport en commun mais aura gagné de quoi mettre un peu du beurre dans les épinards. A Jakarta, ceux qui ont les moyens pourront toujours prendre leur voiture mais pas les autres. Qu'en est-il à Paris? Au rythme où vont les hallucinations de Denis Baupin la réponse se devine.